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Méditerranées

1 Août 2014, 12:38pm

Méditerranées

Salim Bachi, Amours et Aventures de Sindbad le marin, Gallimard, 2010


Après La lune dans le puits, il était logique de continuer ce parcours méditerranéen par ce roman de Salim Bachi, dont nous suivons les pérégrinations le long de la Méditerranée. Au fond, trois romans explorent les mythes des rivages méditerranéens et la question de l'Europe, me semble-t-il: Amours et Aventures de Sindbad le marin, La lune dans le puits, et Zone de Mathias Enard (http://lavisdeslivres.over-blog.com/2013/12/mathias-enard-et-la-balkanisation-du-roman.html). Dans chacun des récits, s'enchevêtrent des narrations complexes pour tenir compte d'une réalité multiple et foisonnante, ancrée dans une histoire commune traversée de violence et d'échanges multiples. Si certaines thématiques reviennent avec insistance, comme le rôle des femmes qui guident les héros d'une rive à l'autre, la guerre et l'oppression, ou l'errance, ce qui me semble le plus intéressant réside dans la persistance de mythes autour de l'homo mediterraneus, autour des figures d'Ulysse ou de Sindbad entre autres, avec toutes les réserves anthropologiques que peut soulever le mythe d'un personnage qui incarnerait à lui seul le voyage et l'"unité" impossible de cet espace*.


La (re)création d'un mythe


Dans le roman de Salim Bachi, plusieurs mythes occidentaux et arabes se croisent: celui d'Ulysse et de Sindbad, celui des dormants d'Ephèse, qui appartient justementà la fois à la tradition biblique et musulmane. D'après la légende commune aux deux religions, sept jeunes gens s'endorment profondément pendant plus de trois siècles, échappant ainsi aux persécutions de leur peuple - les premiers chrétiens dans la version biblique. D'après le Coran, ils sont accompagnés d'un chien, que Salim Bachi utilise pour accompagner le réveil de son unique Dormant, auditeur de Sindbad et apparemment seul rescapé des cinquante ans de persécutions qui se sont abattues sur son peuple depuis les massacres perpétués par les paras pendant la guerre d'Algérie. Le chien, d'abord moribond et affamé, recouvre ses forces à mesure que le récit de Sindbad se déroule, et qu'il dévore le chauffeur de taxi qui emmène les deux hommes, redevenant le fauve redoutable qui menace de manger à son tour le pauvre Sindabd revenu de tout en terre natale, pour y mourir ou y déverser une histoire fort peu héroïque. A cette mise en abyme des mythes qui s'entrecroisent et se confondent, s'ajoute celui de Robinson Crusoé, figure éminemment occidentale qui trouve place dans ce récit d'errance et de perdition en mer, marquée par le spectacle des civilisations perdues. En effet, si le Dorman écoute Sindbad, ce dernier ne cesse de croiser et de changer de rôle avec un mystérieux Robinson venu d'Afrique lointaine et embarqué dans la même galère, ce qui rappelle le personnage énigmatique qui double Bardamu dans Voyage au bout de la Nuit. Car c'est bien au bout du songe du Dormant et de la nuit méditerranéenne que s'engage ce voyage sans but, d'un rivage féminin à un autre, d'une vengeance à un désir d'ailleurs sans issue. Au réveil, c'est à Carthago la redoutable, marquée par cinquante ans - ou mille- de violence et de désolation -que ramènent les songes, à travers ses personnages qui ne voguent plus nulle part. La légende de Sindbad auréolée de merveilleux s'achève sur les exploits du marin, son retour à Bagdad où toutes sortes de richesses et de plaisir viennent saluer les succès de ses expéditions, mais Carthago n'est pas la Bagdad mythique, et le récit du Sindbad de Bachi s'achève sur le désespoir:
p. 260: "Je sais bien que vous attendez de moi d'autres contes, d'autres mystères, d'autres femmes. Il n'y en a plus. C'est terminé. Après Bosra, je me suis rendu à Beyrouth, mais c'est une histoire trop douloureuse our être dite. Là-bas, j'ai connu la guerre et la fin de mon dernier et véritable amour dans un bombardement de l'armée israélienne. Thamara est morte dans mes bras, déchiquetée, et je suis rentré à Carthago. Voilà toute l'histoire. C'est bien de ce monde-ci qu'il s'agit, mon bon seigneur. Si vous voulez l'effacer, surtout n'hésitez pas. Mais je vous en conjure, pour l'amour de Dieu, ne proposez rien d'autre."


Le retour à une réalité dont il n'y aurait rien à dire, "trop douloureuse" n'est pourtant pas le fin mot de ce roman, qui s'achève sur d'inquiétantes images: alors que l'accouplement de Lalla Fatima, la grand-mère de Sindbad, avec le Dormant, laisserait présager la naissance de nouvelles amours et de mythes fabuleux, la certitude de son Chien que c'est Mout, la Mort en personne, qui vient de recouvrir son maître sitôt réveillé achève de plonger dans l'obscurité de la caverne le lecteur; et cette caverne est moins celle, matricielle, qui assure le repos et la paix aux Dormants légendaires, qu'une carverne platonicienne pleine d'erreurs et de mystères, empreinte de doutes et de terreur. Celle dans laquelle s'est enseveli notre monde.


Loin de reprendre à son compte la féérie propre aux univers magiques de l'Odyssée ou des Mille et une nuits pour montrer un héros triomphant du sort et des dieux, Bachi nous présente un Sndbad célinien, revenu de tout à l'issue de voyages désespérants d'une rive à l'autre d'un monde mort. La thématique de la disparition d'un empire, ou d'une unité du monde perdue, est aussi ce qui relie ces "romans méditerranéens", ceux d'Enard et de Ferrari en particulier. Les mythes sont convoqués chez Bachi non pour réenchanter le monde, mais pour se mêler à un nombre sans fin de citations et de reprises, qui n'en finissent pas de dire l'impossibilité de décrire le monde réel, qui a cessé 'exister, détruit par la guerre et la violence. La littérarité imprégnant chacune de ces pages, parce qu'elles mêlent inextricablement toutes les oeuvres qui furent écrites et lues dans l'espace que son héros sillonne, révèle surtout l'absence au monde d'un voyageur errant ou dormant à demi, incapable d'inscrire sa présence durablement dans un espace mouvant, sombrant dans sa lagune et pourrissant comme la Sérénissime.


Retour à la réalité


De nombreuses références à la réalité sont pourtant éclairées par les mythes que Bachi reprend de page en page: loin de s'éloigner de la réalité au profit d'une littérarité gratuite d'esthète cultivé, il se sert au contraire des images fournies par les mythes pour dire un monde réel, en dénoncer la violence actuelle. Sindbad est un harraga, l'un de ces passagers clandestins de barques misérables lancées à l'assaut des vagues de la Méditerranée avec des centaines d'autres pauvres bougres, dont il décrit ainsi le voyage:
p. 57: "Dans la chaloupe, nous étions entassés comme des animaux, sans vivres. Pour voyager, chaque passager déboursait l'équivalent d'une année de travail. Parfois, la famille se cotisait pour offrir la traversée. (...) D'étranges odyssées se tramaient ainsi sur la Méditerranée, notre mer blanche, qui se teintait du sang de ces futurs naufragés au large es côtes maltaises ou siciliennes."


Et, plus loin, le changement de point de vue permet une dénonciation féroce de l'indifférence des nantis des rives européennes, qui se repaissent des images de naufrages:
p. 100: "Connaissait-on encore ces Mille et Une Nuits? On ne lisait plus rien. On regardait la télévision du Golem. Elle s'étalait à présent dans le monde entier pendant que mouraient des cargaisons serviles: des bougres se noyaient en mer ou crevaient sous la machette du bourreau pendant que l'Occidental se divertissait. Pourtant, je ne nourrissais pas de haine, j'allais paisible et sage en la ville des renaissances où Giotto livra son premier trait de lumière."


Alors que le héros cherche dans la littérature, chez Stendhal et chez le héros de Bagdad qui lui a donné son nom et son destin, les traces de sa propre existence, cherchant à en déchiffrer le sens dans les rues des villes d'Italie, le narrateur critique la gratuité du divertissement qu'est devenue la culture en Europe: à travers la télévision "Golem", on ne cherche plus à donner sens aux images qui défilent, on vide son esprit de toute préoccupation. Le divertissement creux a supplanté toute réelle appropriation des mythes et des livres dans un univers muséifié, où Sindbad ne trouve plus que les traces d'un monde où le rapport de l'homme au monde était réel et le voyage une expédition héroïque suivie d'un retour à la terre natale, "plein d'usage et de raison". La dialectique de la veille et du sommeil qui régit le roman, à travers le réveil du Dormant et le songe éveillé que constitue le récit de Sindbad, contribuent à cette impression de vivre comme des zombies, insensibles aux tragédies des autres, ivres de plaisirs virtuels et indifférents à tout ce qui ne relève pas du plaisir immédiat.


Cette dénonciation de l'ordre du monde ne s'arrête pas à une critique consensuelle de la télévision. Dans les dialogues des personnages, en particulier Sindabd et Robinson, l'ordre entier du monde est violemment critiqué, à la fois celui régi par les puissances occidentales et celui que l'indépendance a réussi à instaurer par le fer et par le feu dans les anciennes colonies, dont sont issus les deux personnages. La déploration de la perte du sens et du passage du voyage au déplacement suscite des pages magnifiques, à travers un travail sur l'étymologie et la poésie des mots, seuls garants encore possibles d'un sens du monde:
p. 143: "Protée, le dieu changeant, était le maître de cette fumisterie mondiale. Ainsi, le goût moderne exigeait une présence permanente, un éveil perpétuel, mais sans qualité, sans saveur. Il suffisait à l'homme contemporain d'être capable d'absorber ce savoir inutile, de posséder une mémoire d'éléphant. Un disque dur de cent mégaoctets valait mieux qu'un cerveau en mouvement. Ulysse se réduisait de nos jours à un virus informatique, un cheval de Troie, une ligne de code vicieuse à éliminer au plus vite. L'homme aux mille tours appartenait au passé à défaut d'une vitesse d'horloge adéquate."


La critique s'emploie aussi bien envers ces "agitateurs du voile, dévorateurs du Coran, septembristes d'Oussama" (p. 211) auxquels tout étranger plus ou moins arabe est assimilé de force par la "capacité infinie de l'Occident à faire des généralisations" qu'à cet Occident incarné par quelques tristes éminences, ou à des personanlités très précises de l'ALgérie contemporaine. Ainsi Chafouin Ier, incarnation satirique du président sans doute à vie Abdelaziz Bouteflika, donne-t-il lieu à des pages tout à fait délectables dans lesquelles s'exerce toute la verve d'un observateur acerbe de la réalité de son pays d'origine. La parodie rabelaisienne de cette mort d'un géant montre à merveille comment le mythe et la littérarité permettent une dénonciation on ne peut plus précise et acerbe de la réalité:
p. 173: "Lorsque Chafouin Ier, président à vie, eut avalé son dernier pois chiche, il entra dans d'horrifiques spasmes et douleurs dignes des enfers puis régurgita le couscous, les boulettes de viande, les légumes divers et avariés et aussi une partie de son estomac. Dans l'avalanche viscérale, couvert de sang et de vomi, on le poussa dans un jet privé qui le transporta en France, au Val-de-Grâce, dans la gueule du loup en quelque sorte si l'on songe que Chafouin Ier s'emportait la veille encore contre l'ancienne puissance coloniale et demandait aux instances internationales de sanctionner la vieille putain de France qui avait autant torturé d'Algériens que l'Algérie indépendante et populaire, ce que ne supportait Chafouin Ier, roi des Belges d'Afrique du Nord. "


L'allusion aux soins prodigués au président algérien par le personnel médical français du Val-de-Grâce et au scandale qu'ont suscits ses nombreux déplacements des dernières années ancre le récit mythique dans une réalité parfaitement lisible et actuelle. La dimension polémique du roman s'exprime à de nombreuses reprises, rappelant que la réécriture donne un sens sans cesse renouvelé et présent aux objets auxquels elle s'applique. Le mythe de Sindbad dit à la fois le voyage qui continue de caractériser l'espace méditerranéen à travers les nombreux harragas qui fuient le continent africain, mais aussi et surtout le passage du voyage à l'errance dans un univers célinien, dont on a perdu le sens en cours de route.


Sensualité et rédemption


SI le héros ne succombe pas au désespoir, c'est que sa "foi" s'incarne entre les cuisses des femmes, nombreuses, qu'il recontre et connaît bibliquement au cours de ces péripéties, essentiellement amoureuses du reste. Le récit de ses voyages est avant tout récit de ses aventures érotiques, comme l'indique d'emblée le titre, et comme le résume ce passage:
p. 128: "Le brave Robinson avait raison. On vivait dans l'enfer de nos indépendances ratées. On s'enlisait. Alors on fuyait à l'autre bout du monde pour vivre des miettes de nos anciens maîtres. Et pourquoi? Pour rien, pour s'en payer une dernière avant le grand sommeil... Mais je désirais par-dessus tout préserver cette foi unique, tendre et amoureuse, accueillante pour la vie telle qu'elle se présentait en images plaisantes: les femmes et leur jeunesse absolue, miroir tendu face au néant."


Les femmes, en particulier la jeune Vitalia que rencontre Sindbad à son arrivée en Sicile, et qu'il ne cesse de poursuivre d'aventures en aventures, de port en port, en dépit de sa disparition précoce, réenchantent le monde et les pages du roman qui déploie de longues descriptions des actes amoureux du marin. Chacune d'elles constitue pour le marin un havre mais surtout la possibilité de retrouver espoir et rédemption. Les plus importantes sont sans doute Lalla Fatima, la mère de Sindbad et amante du Dormant, qui selon le Chien est sans doute Mout**, la mort, reprenant l'ambivalence de la déesse égyptienne dont elle est issue. Cette divinité qui ouvre et clôt le roman se charge en effet de toutes les charges symboliques qui affectent les figures féminines dans le livre, mais aussi dans l'imaginaire le plus éculé: mère et putain, source de vie portant la mort à travers le destin qui frappe Vitalia, tuée par son père/amant Carlo Moro par vengeance, comme dans une Chronique italienne de Stendhal au fond du Moyen-Age, voleuse impudente et intellectuelle sado-masochiste à lunettes, frêle jeune fille "croquée" par un peintre satire et devenant à son tour une muse bien dévoyée, la femme dans sa multiplicité est avant tout marquée par l'ambiguïté.


Dans quelle mesure alors l'aventure sexuelle et amoureuse qui mène le héros de bras en bras peut-il redonner cette "foi unique, tendre et amoureuse" qu'il proclame, alors qu'on a l'impression parfois de lire le catalogue des trophées d'un Casanova en goguette? Ce thème du libertinage et de la sensualité, récurrent chez Bachi, rapproche Sindbad du Camus du Dernier été d'un jeune homme, et rappelle l'importance de la sensualité comme condition d'un rapport authentique à l'univers et à la vie, d'autant plus précieux que cette vie est sans cesse menacée -par la violence de la maladie chez Camus, par les brutalités policières pour Sindbad. Ces conquêtes seront bien les seules qu'accomplira le voyageur, trouvant en elles, non pas un "divertissement" vain, mais une véritable raison de vivre.
p. 89: "Je me mis à rechercher les faveurs des femmes avec d'autant plus d'ardeur que je soupçonnais là un trésor caché, une promesse de connaissance et de jouissance infinie."


Au-delà de l'hédonisme, qui ne serait qu'une manifestation de ce consumérisme occidental si décrié, une errance de plus, l'amour charnel apparaît donc comme l'unique porte qui ouvre sur l'autre, et sur des univers infinis. C'est à travers des ébats lyriquement décrits que Sindbad évoque toutes les femmes croisées -et nulle autre figure, ou si peu, ne vient agrémenter ce récit de voyage de rencontres savoureuses- comme si l'épopée ne pouvait plus se produire que de Monts de Vénus en combats contre un mari jaloux. Rien de burlesque pourtant dans cette humble réalité des corps jouissants, puisque l'exatse est promise à Sindbad, et l'amour véritable qui l'attache à Thamara, sa dernière conquête. Avec la jeune artiste il part au Liban, où elle meurt dans la ville en guerre, le laissant amer et las des voyages, Ulysse sans espoir de retrouver quiconque à Ithaque -où ne l'attendent que des policiers aussi brutaux que d'habitude à Carthago/Alger.

Thamara porte un prénom issu d'une longue tradition hébraïque, qui en fait l'une des ancêtres du roi David, et donne l'impression que d'elle naîtra la possibilité d'un royaume juste et harmonieux en place de ce chaos sans saveur que parcourt Sindabd; elle apparâit aussi comme une femme rusée, qui use d'un subterfuge pour s'unir à Juda qui lui était destiné alors qu'il l'a mariée successivement et sans succès à deux de ses propres fils. Comme dans le roman de Bachi, la figure à la fois d'amante et de mère s'empare de celle de Tamar/ Thamara, redoublant celle de Lalla Fatima en une inceste qui rappelle bien sûr les rpaports d'Oedipe avec Jocaste, et brouille les références temporelles. La femme qui épouse le père de ses maris morts prématurément porte en effet une double dimension, à la fois mortifère et puissamment sexuelle, qui donne à la figure de Thamara sa portée symbolique. Si la jeune femme meurt dans les bras de Sindbad, ce n'est pas sans avoir accompli ce pour quoi elle devait être vivre, rétablir la descendance "juste" au prix de l'inceste. Accomplir un destin tragique, pour le dire de manière un peu solennelle. Or dans Amours et aventures de Sindbad le marin, Thamara reste sans descendance, et l'on ne sait quel monstre naîtra de l'acouplement atroce du Dormant et de Lalla Fatima. La Palmyre visitée par les personnages en quête de rêve n'est qu'une ruine envahie de misérables qui fuient la guerre. De même que le détournement de l'acte sexuel, normalement heureux, au profit d'une scène de meurtre dans le dernier chapitre, est particulièrement inquiétant, cette mort précoce de Thamara restée sans postérité en dépit du nom qu'elle porte -et l'on sait à quel point les personnages de Bachi habitent le mythe dont leur nom porte l'empreinte- donne l'impression d'une fin tragique.


Si les femmes, tout au long du récit et du voyage, apportent au héros cet élan vital qui le pousse à vivre, à aimer et à partir encore plus loin dans l'espoir toujours renouvelé qu'il reste quelque chose à découvrir, la mort qu'elles incarnent dans les derniers chapitres signifie la fin de tout espoir. Le sexe ne suffit plus à alimenter les rêves du fantôme Sindbad, qui n'a plus qu'à rentrer à Carthago pour y attendre la mort, comme tout le monde. Cette fin amère annonce la grande curée à laquelle vont bientôt se livrer les chiens, démembrant ce qui reste de l'empire, ou de ce qui fut le rêve d'une fraternité entre les rives de la Méditerranée.

L'illustration choisie pour cet article est un extrait du spectacle Le dernier caravansérail; odyssées" d'Ariane Mnouchkine et le Théâtre du Soleil.

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